7 questions à la Dre Keller-Erb
Découvrez les défis et les plaisirs que représentent la pédodontie.
La Dre Juliane Keller-Erb fait apparaître un sourire plein de santé sur le visage des enfants. Depuis 2014, elle et ses collaborateurs et collaboratrices du cabinet Kinder Zahni de Zurich interviennent auprès des enfants, de la naissance à l’adolescence. Ancienne cheffe de la clinique d’orthodontie et de pédodontie du Centre de médecine dentaire de l’Université de Zurich, elle a délibérément décidé, après quelques années passées à l’Université, de se mettre à son compte dans le domaine de la médecine dentaire pour les enfants et les adolescent·e·s, et vit sa vocation de tout son cœur.
Nous nous sommes entretenus avec la Dre Juliane Keller-Erb au sujet des défis qu’un·e dentiste spécialisé·e en pédiatrie doit relever et lui avons demandé des conseils pour les futur·e·s dentistes.
Comment se fait-il que tu te concentres sur la médecine dentaire pour les enfants et les adolescent·e·s?
Après l’obtention de mon diplôme, j’ai travaillé dans un cabinet dentaire de campagne et j’y ai soigné très tôt de nombreux enfants, car mon chef de l’époque me les envoyait toujours. J’ai certes pris beaucoup de plaisir à travailler avec les enfants, mais du point de vue purement universitaire, mes connaissances en médecine dentaire pédiatrique n’étaient pas assez approfondies et diversifiées pour assurer une bonne prise en charge. J’ai souhaité une formation en pédodontie afin de pouvoir vraiment prendre en compte les enfants et les familles à tous les niveaux.
C’est ainsi que je suis arrivée à Zurich, d’abord au service dentaire scolaire et peu de temps après, j’ai eu la possibilité de compléter ma formation en pédodontie à l’université de Zurich. Après trois ans d’études supplémentaires et de nombreuses années passées en tant que cheffe de clinique, j’ai décidé en 2014 de m’installer parallèlement dans mon propre cabinet.
Qu’est-ce qui est exceptionnel dans le fait d’avoir des enfants comme patient·e·s?
Pour les familles, la visite chez le dentiste est généralement un événement important, de sorte qu’en tant que pédodontiste, on a généralement plusieurs personnes (parents, frères et sœurs, et parfois aussi les grands-parents) dans la salle de consultation et on doit répondre aux attentes de toutes les personnes concernées. À juste titre, après tout, car c’est leur bien le plus précieux qui est allongé sur notre fauteuil.
Quels sont les défis liés à l’interaction avec les enfants?
Pour que la visite de l’enfant chez nous soit un succès, mon équipe et moi-même devons apporter de la joie et une motivation totale afin que notre enthousiasme pour des dents saines soit contagieux. Et ce, à tout moment de la journée, que ce soit le matin ou juste avant la fin des consultations. Car les bonnes habitudes envers les dentistes et les visites au cabinet se prennent tôt. Nous voulons bien sûr les rendre aussi positives que possible et les marquer de notre empreinte.
De plus, les enfants ont des critères très différents de ceux des parents pour décider s’ils t’apprécient ou non en tant que dentiste. Pour cela, il faut de la sensibilité, un langage corporel approprié, des gestes, des expressions et bien choisir ses mots. Il est important de pouvoir se représenter toutes les étapes d’une consultation à travers les yeux d’un enfant, afin de pouvoir vraiment s’occuper de lui.
Que faut-il pour qu’une visite chez un·e dentiste soit un succès pour toute la famille?
La gestion des attentes est un vaste sujet. Il faut écouter les familles et sentir ce qu’elles attendent de vous. De plus, il faut absolument communiquer de manière flexible, avec les parents comme avec les enfants. Les leçons de morale n’ont pas leur place ici. Pour cela, il faut beaucoup d’empathie et d’expérience. Malheureusement, on ne l’apprend pas à l’université.
As-tu un conseil à donner pour relever ces défis?
Écouter et poser des questions ciblées afin de pouvoir répondre aux besoins de chacun et chacune. Souvent, j’associe aussi les parents au traitement, en leur demandant par exemple de raconter quelque chose aux enfants ou de commenter ce qui passe à la télévision à ce moment-là. Ou alors, ils doivent, par exemple, simplement masser les pieds de l’enfant. Ceci dans le but de donner une mission à chacun·e. La distraction de toutes les personnes impliquées est généralement la clé pour pouvoir réaliser un bon traitement (surtout si les parents sont très inquiets). Dans le meilleur des cas, les parents et les dentistes forment une équipe qui souhaite atteindre un objectif commun.
Pourquoi recommanderais-tu la pédodontie aux futur·e·s dentistes?
Accompagner les enfants dans leur développement est extrêmement enrichissant et passionnant. De plus, la plupart des problèmes dentaires des enfants peuvent être résolus facilement et rapidement. Avec une large formation spécifique aux enfants et des formations continues régulières, on reconnaît même les problèmes qui ne sont pas si évidents. Il n’y a donc presque plus rien qui puisse nous surprendre. La reconnaissance de la famille pour une bonne prise en charge est énorme.
Quelle invention faciliterait le quotidien des pédodontistes?
Des gouttes magiques pour apaiser la peur des enfants. Certain·e·s patient·e·s ont très peur, même lors d’un contrôle de routine. C’est sans doute l’un des plus grands défis, mais que nous pouvons relever dans la plupart des cas en faisant preuve de beaucoup d’empathie envers les enfants, en menant les consultations de manière ciblée, en adoptant une communication hypnotique, etc.
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